[Concours] Sujet dédié aux gagnants

« Mon grand-frère, mon modèle, ma source d'inspiration, ma joie de vivre ... Mon amant »

« Oniiiii-Chaaaan ! gémissais-je tout en tentant de retenir mes larmes .
- J'ai bientôt fini ne t'en fais pas, me répondit-il le sourire en coin, encore quelques secondes et ta douleur disparaitra .
- Tu me fais mal, ça me sert, pleurnichais-je, enlèves le moi s'il te plait.
- Voilà c'est fini, soupira Shû, si tu ne souhaites pas que je désinfecte tes plaies à tout bout de champs ne soit pas si maladroit Kei. Tu es un grand garçon tu n'as plus cinq ans, me sermonnât-il».

Il est vrai que pleurnicher autant pour une simple égratignure à 12 ans n'est pas des plus gratifiant, mais je n'y peux rien si ça me brûle. Et puis pleurer en épluchant des oignons du haut de ses 22 ans, n'est pas des plus glorieux .

« Tu m'as entendu Kei ? s'impatienta t-il
- Oui Shû, acquiesçais-je, je ferais attention la prochaine fois, ajoutais-je avec un large sourire ».

Kei s'allongea alors au milieu du lit sur lequel je m'étais installé afin qu'il désinfecte ma plaie, mon regard se posa sur mes jambes qui ballottaient à la bordure du lit, ornées de plusieurs pansements que Shû m'avait posé auparavant ainsi que ce nouveau bandage sur mon genou qui venait de s'ajouter à cette belle collection ... Je devrais penser à troquer mes shorts contre des jeans ... Suite à cette réflexion, je me mis bêtement à rire.

« Kei ça va ? s'étonna-t-il ,
- Oui oui, je me disais juste que mes jambes ressemblaient étrangement à des décorations de noël, complétais-je de nouveau avec un sourire»

Sourire qu'il me rendit naturellement avec un rire léger des plus agréable. Il tapota par la suite la place allongée près de lui, me faisant signe de m'installer à ses côtés ce n'est pas sans surprise que ni une ni deux mes sandales débarrassées je me blottis dans ses bras ma tête posée sur son torse, de manière à entendre son coeur battre. Tandis que Shû passait ses doigts dans mes cheveux, je caressais du bout des miens son bas ventre qui avait été découvert lorsqu'il c'était allongé. J'aurais pu rester des heures durant dans cette position, mais des milliers de pensées me traversèrent l'esprit concernant mes sentiments envers Shû ... Saurait-il les accepter ... de plus il faudrait qu'il soit bisexuel ... incestueux ... qu'il ressente tout ce que j'éprouve à son égard ... Plus j'y pensais plus je me trouvais ridicule : Et pourquoi pas atteint d'hippopotomonstrosesquippedaliophobie tant qu'on y est ... Et cette différence d'âge ...

Quand soudain un gémissement de plaisir m'échappa, je m'étais tellement perdu dans mes pensées que je n'avais pas remarqué que les doigts de Shû avaient dérivés et étaient parvenu jusqu'à mon torse où il s'étaient mis à jouer avec mes... *Ch'Prout *

11 Avril 2091 Calendrier impérial. Secteur de Hippopotomonstrosesquippedaliophobie (Le mot impossible à placer...)

Les bruits des bottes le matin... Les grondements des colonnes de blindés... Ce ciel gris, victime de la politique de guerre totale... Je ne savais plus quand cela avait commencé, ni comment. Je n'y prêtais plus attention. Bien que je savais que c'était mal, j'espérais que ça ne finirait jamais. Parce que j'en étais dépendant, de ce régime autocratique.
Je me nomme Frédéric De Bellato et j'avais 26 ans au moment des faits. Parce que je suis de noble naissance, j'avais été promu major dès mon entrée dans l'armée impériale. Pour éviter que moi, son fils unique, périsse sur le front, mon père avait joué des relations pour que je travaille à la capitale. A cause de mon travail, on me surnommait « L'Inquisiteur ». Chaque jour, je devais interroger des dizaines d'inculpés en tout genre. Chaque jour, je finissais par obtenir des aveux de l'un d'entre eux que j'envoyais à la potence malgré moi. Combien de gens sont morts à cause de moi... Je ne sais plus... Comme on ne compte pas le nombre de fois que l'on se brosse les dents, je ne comptais plus les gens que j'ai indirectement tués. J'étais devenu un monstre insensible. Parfois, des gens haut placés me graissaient la patte afin que je force quelqu'un à avouer un crime qu'il n'avait pas commis. Que je leur trouve un bouc-émissaire. Je sais que c'est mal, mais j'avais aussi peur de perdre mon poste. Alors j'obtempérais.
Ce jour là fut spécial. Il était rare de voir comparaître devant moi un jeune. Il était tout aussi rare de voir une femme. Ce jour là, je devais interroger une jeune fille.
Dès mon entrée dans la salle, je sus qu'elle était différente. Je cachais ma surprise face à l'absence de peur dans ses yeux. Après tout, mon travail nécessitait de cacher ses émotions tout en lisant celles de l'autre. Elle était assise, droite, les mains posées l'une sur l'autre sur la table. Tandis que mon aide de camp et le gardien se levèrent à mon entrée, elle ne bougeait pas, mais me suivait des yeux. L'aide de camp me donna le dossier de la jeune fille. Elle avait 24 ans et était de noble naissance aussi. Elle était accusée d'être l'instigatrice d'agitations dans la capitale. Autrement dit, c'était une activiste politique qui déclenchait des émeutes. En temps de guerre, il n'y avait pas de temps à perdre avec des manifestations. Il fallait combattre les ennemis extérieurs et les ennemis intérieurs. La gangrène de notre nation comme le gardien l'appelait.
Au moment où je posais son dossier sur la table, elle me sourit, sûre d'elle. Ce regard déterminé et prédateur d'un chat prêt à bondir sur un rat... Le prédateur, ça devait être moi. Je n'avais qu'une idée en tête à ce moment là. A force de n'interroger que des loques, j'en avais perdu l'esprit combattif. J'avais envie de lui montrer ce qui arrivait lorsqu'un chat mordait un lion. Je lui offris un chaleureux sourire factice qu'elle me rendit avant de commencer à la sonder :
Moi – Alors comme ça, notre jeunesse décadente a décidé de se battre contre cet empire qui les a vus naître au lieu d'étudier. Ce n'est pas bien d'emmener ses petits camarades dans de telles galères !
Elle – Emmené n'est pas le bon terme. Je les ai guidés. Je n'ai pas comme vous des matraques électrique ou des grenades soniques pour les forcer à venir. Je leur ai parlé, ils ont eu confiance en moi alors ils sont venus.
Quelle réponse intéressante. C'était de toute évidence quelqu'un qui savait choisir ses mots. Je hochais la tête, feignant d'être d'accord, puis poursuivis en faisant glisser mon doigt sur son dossier :
Moi – Vous avez déambulé dans les rues en scandant qu'il n'y avait pas de justice.
Elle – Dame Justice m'a trahie, elle ne m'avait jamais avoué qu'elle avait un penchant pour les uniformes. Voler les riches aristocrates est un crime puni de mort. Même en sachant cela, beaucoup le font. Parce que c'est mieux de tenter quelque chose et éventuellement mourir que de mourir de faim à coup sûr. Ce sont les aristocrates qu'il faudrait trainer en justice. A s'accaparer toutes les ressources, ils sont responsables de la mort de milliers de personnes qui chaque jour meurent de faim ou sont condamnées pour vol. Techniquement parlant, ce n'est pas du vol. C'est reprendre ce qui leur revient de droit.
J'eus du mal à contenir mon extase devant cette éloquence et ris. Ce que je ne savais pas ce jour là, c'est que j'allais finir par l'emporter. Qu'elle allait pleurer, non pas pour elle, mais pour moi. Mais surtout, que j'allais prendre sa vie, et qu'en échange, elle allait prendre mon cœur.